C’est le 1er mai dernier qu’étaient
lancés les services d’écoute de Sport’Aide. Présent pour l’occasion, le
ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport et ministre responsable de la
région de la Capitale-Nationale, M.
Sébastien Proulx,
mentionnait que «En soutenant
la mission et le fonctionnement de Sport’Aide, le Ministère contribue à
l’actualisation et à la pérennité d’un service concret d’aide pour les jeunes
athlètes et les divers acteurs du monde sportif témoins de violence à
l’égard des jeunes. Nous sommes fiers de contribuer ainsi à la bonne santé du
milieu sportif québécois ».
Le profil des intervenants du service d’écoute
et l’approche préconisée
Les
intervenants ont tous une formation en relation d’aide et ont comme champs
d’expertise la criminologie, la psychologie, la toxicomanie et le travail
social. En plus de leur bagage respectif, les intervenants ont bénéficié d’une
formation complète de six semaines abordant notamment la cyber intimidation, la
prévention du suicide, la gestion de crise, la violence dans le sport, les
aspects légaux ainsi que les rôles des différentes instances.
Disponibles
24/7 et gratuits, les services de la ligne d’intervention privilégient une
approche psychosociale et personnalisée basée sur l'écoute, l'accompagnement et
l'orientation. Le but : proposer des pistes de solution en fonction du besoin
de l'individu, et ce, dans les limites du rôle des intervenants. L’intervention
vise à redonner le pouvoir d'agir à la personne face à sa situation tout en
assurant sa sécurité, son intégrité et le respect de la confidentialité. Les
intervenants accompagnent les athlètes, entraîneurs, parents, gestionnaires ou
organisations sportives dans leurs démarches tout en conservant un regard
externe et une position neutre.
Sylvie
Parent fait la manchette!
Co
fondatrice de Sport'Aide, Sylvie
Parent a récemment dévoilé les premiers résultats de son
étude (menée en 2017 auprès de 1 055 athlètes québécois, 14 -17 ans) qui
révélaient qu'un jeune sur quatre a rapporté avoir vécu au moins un épisode de
violence sexuelle dans son expérience sportive. Des statistiques alarmantes
avaient déjà été publiées en Europe, mais il s'agissait d'une première au Québec.
La
définition de la violence sexuelle utilisée dans l’étude va du harcèlement
(déshabiller du regard, faire des remarques à caractère sexuel non désirée et
ayant indisposé la personne) jusqu’au viol. Dans 60% des cas, les gestes
sont posés par d’autres athlètes alors que dans 20% ce sont les entraîneurs qui
agissent. Contrairement aux autres sphères de vie, dans le milieu sportif, les
jeunes filles et les jeunes garçons sont victimes à proportion égale.
Autrement,
c'est le 24 mai qu'était lancé le premier « Rapport sur la violence au
Québec – Violence et santé » dans lequel Sylvie a écrit avec Kristine Fortier le
chapitre sur La violence
envers les athlètes dans un contexte sportif.
Mentionnons
enfin que les divers travaux de Sylvie, chercheure et professeure agrégée
au département d'éducation physique de l’Université Laval s’intéressant aux
violences envers les athlètes, lui ont valu le prix «Initiative-innovation» du
gala Femmes d'influence en sports et activité physique d'Égale Action, le 10
mai dernier. Félicitations Sylvie!